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En France, l'héliski est interdit depuis 1985, par l'article 76 de la « loi Montagne »: « Dans les zones de montagne, les déposes de passagers à des fins de loisirs, par aéronef sont interdites sauf sur les aérodromes dont la liste est fixée par l'autorité administrative ». En Europe, l’héliski est interdit en Allemagne et au Lichtenstein, autorisé en Suisse et en Italie, et en Autriche seules deux places d’atterrissage dans le Vorarlberg sont autorisées mais seulement durant la semaine.
Un contournement de la loi à la française !
Les inconditionnels du ski héliporté et certains professionnels du tourisme ont vite trouvé la brèche dans la loi d’interdiction de l’héliski puisqu’il est en effet possible de venir reprendre des skieurs dans les sites alpins. Dans la station de l’Alpe d'Huez, par exemple, le bureau des guides propose aux skieurs la descente en hors-piste du glacier du grand Sablat depuis le Pic Blanc et le retour par hélicoptère sur la station. Et puis dans les Alpes, la frontière entre la France et l’Italie ou la Suisse est justement sur les sommets, il est donc très facile pour un hélicoptère de venir se poser côté Suisse ou Italien pour une descente hors-piste via une station française. Et d’ailleurs la station de La Rosière, par exemple, qui partage un domaine skiable avec La Thuile, en Italie, propose l’héliski dans sa brochure d’hiver. La station de Tignes a, elle aussi, une bonne réputation pour ses sorties inédites sur les versants italiens de son domaine.
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Qui dit « Pour » ?
Ceux pour qui le ski de descente est une passion, les accros de la glisse et des sensations fortes, tous les freerideurs de ce monde, amateurs d’espaces vierges, de liberté et moins enclins que d’autres à faire une ascension pénible et parfois dantesque. Ceux qui ne regardent pas à la dépense et qui aiment se payer des activités hors normes, loin de la foule et des activités pour tous. Les arguments des pro-héliski sont nombreux : il faut répondre à la demande et ne pas se laisser concurrencer par d’autres pays, proches ou lointains. Les nuisances sont minimes si on les compare à celles des trafics routier et aérien dans les Alpes.
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Qui dit « Contre » ?
Les associations de défense de l’environnement comme par exemple, Mountain Wilderness, mais aussi le Club Alpin Français qui dénonce « le ballet incessant des hélicoptères », l’extension non justifiée des domaines skiables, les nuisances sur la nature et l’environnement, « à l’heure où les économies d’énergies fossiles sont à l’ordre du jour ». En Suisse également, le débat fait rage. Les déposes sur le Mont Rose, le plus haut sommet helvétique, sont remises en cause par la commission fédérale pour la protection de la nature et des paysages. D’après cette commission, « que des skieurs soient transportés près de 800 fois sur ce sommet pour s’adonner aux joies de l’héliski relève du cauchemar ».
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